Découvrez l'enfance de Carl Gustav Jung
Enfant introverti et solitaire, Jung est très tôt témoin de scènes violentes ou macabres , en rapport avec le métier de pasteur exercé par son père. Il raconte par exemple avoir été fasciné par le sang s'écoulant de cadavres de noyés. Sa mère dépressive fait des séjours fréquents et prolongés en maison de repos, ce qui nourrit la culpabilité de l'enfant et ébranle sa confiance envers le sexe féminin. Souvent livré à lui-même, Carl Gustav est de même fait éduqué par ses servantes. Il « ne pouvait compter que sur son imagination pour se distraire et il avait fréquemment recours aux rêves et aux songes pour inventer des jeux et des rituels secrets auxquels lui seul pouvait participer » explique Deirdre Bair I 4 . Le jeune Jung se passionne pour les romans de chevalerie , les traités de théologie et surtout les textes fondateurs de la religion catholique et de la littérature que contient la bibliothèque paternelle. À l'âge de quatre ans, il apprend le latin , dont il se plaît par la suite, pendant sa scolarité, à analyser ses devoirs.
Années de collège
Années d’étude
Jung s'inscrit en 1895 à la faculté de médecine de l' université de Bâle où il étudie pendant les deux premières années l' anatomie et la physiologie , deux matières qui ont pour lui un attrait particulier. Mais l' anthropologie et surtout l' archéologie l'intéressent encore davantage G 1 . Stimulé par le milieu universitaire, l'étudiant introverti s'épanouit progressivement. Cependant sa famille, faute de moyens, le presse d'abandonner la médecine et de se tourner vers un métier plus rapidement rémunérateur. Pour ne pas renoncer à son ambition, Jung contracte alors un accord avec son oncle Ernst Jung : celui-ci lui prête de l'argent à intervalles réguliers jusqu'à l'obtention du titre universitaire de docteur en médecine.
Activités psychiatriques
Fondateur de la psychologie analytique et penseur influent, il est l'auteur de nombreux ouvrages. Son œuvre est liée aux débuts de la psychanalyse de Sigmund Freud, dont il a été l’un des premiers disciples et dont il se sépare par la suite en raison de divergences théoriques et personnelles.
Dans ses ouvrages, il mêle réflexions métapsychologiques et pratiques à propos de la cure analytique.
Jung a consacré sa vie à la pratique clinique ainsi qu'à l'élaboration de théories psychologiques, mais a aussi exploré d'autres domaines des humanités : depuis l'étude comparative des religions, la philosophie et la sociologie jusqu'à la critique de l'art et de la littérature.
Carl Gustav Jung a été un pionnier de la psychologie des profondeurs : il a souligné le lien existant entre la structure de la psyché (c'est-à-dire l'« âme », dans le vocabulaire jungien) et ses productions et manifestations culturelles. Il a introduit dans sa méthode des notions de sciences humaines puisées dans des champs de connaissance aussi divers que l'anthropologie, l'alchimie, l'étude des rêves, la mythologie et la religion, ce qui lui a permis d'appréhender la « réalité de l'âme ». Si Jung n'a pas été le premier à étudier les rêves, ses contributions dans ce domaine ont été déterminantes.
Jung et Sigmund Freud
La tour, Voyages
Vision
Il professe que la vie et l'inconscient se caractérisent par la coexistence des opposés, et que pour comprendre ses idées il faut admettre une part de pensée paradoxale, qui est la marque même de son univers conceptuel.
De la vie après la mort
Jung évoque alors les visions qui ont fait irruption alors qu’il était proche de la mort :
« Je me trouvais en un point situé exactement au-dessus de la pointe sud de l’Inde qui brillait dans une lumière bleuâtre argentée, et Ceylan reposait telle une opale étincelante dans la mer bleue et profonde. J’étais dans l’univers, et il y avait là un grand rocher isolé dans lequel avait été construit un temple. Je voyais son entrée, éclairée par mille petites flammes attisées avec de l’huile de noix de coco, et je savais qu’il me fallait pénétrer dans le temple et que j’y trouverais le savoir tout entier. Mais à cet instant apparut un messager venant de mon monde (jusqu’alors un recoin tout à fait négligeable de l’univers) et il me dit que je ne devais pas quitter mon monde — et en un instant, toute la vision s’est déchirée. »
Durant trois semaines, cette vision ne l’a pas quitté :
« Mais pendant les trois semaines qui ont suivi, j’ai passé toute la journée à dormir et, chaque nuit, je m’éveillais dans l’univers et retrouvais cette vision. Ce n’était pas moi qui étais uni à quelqu’un ou à quelque chose — c’était uni, c’était le hieros gamos, l’agneau mystique. C’était une fête muette, invisible, traversée par un sentiment incomparable et indescriptible de félicité éternelle ; je n’aurais jamais cru qu’un tel sentiment soit du domaine de l’expérience humaine. »
Suite à cette expérience, la mort a pris un sens différent pour lui :
« Tant que nous nous situons à l’extérieur de la mort et que nous la voyons du dehors, elle est de la plus grande cruauté. Mais dès que l’on se tient à l’intérieur de la mort, on éprouve un sentiment si profond de totalité, de paix et d’accomplissement que l’on voudrait ne plus en revenir. J’ai en effet souffert, lors du mois qui a suivi ma première vision, de profondes dépressions car je sentais que je guérissais. C’était comme si je mourais.
Je ne voulais pas vivre et retrouver cette vie fragmentée, restreinte, étroite, quasi mécanique, où l’on est soumis aux lois de la pesanteur et de l’attraction, où l’on est prisonnier d’un système tridimensionnel, constamment entraîné avec d’autres corps dans le tourbillon du fleuve impétueux du temps. Là-bas, c’était la plénitude, c’est-à-dire l’accomplissement, le mouvement éternel (et non le mouvement dans le temps). »
Autres expériences